UNE PASSION POUR LA COULEUR,
être le jouet des formes et des couleurs...
Le champ pictural de Françoise Cauvin se peuple d’une multitude de figures, de formes et de couleurs qui dialoguent, s’opposent, se relient de façon assez naturelle, sans construction préalable, sans objectif à atteindre. Le point de départ est le trait, en toute liberté, le coup de crayon comme une sorte d’intention initiale, et l’oeuvre se construit ensuite en agrégeant formes et couleurs qui entrent en relation du fait de leur similitudes ou harmonies possibles.
Pour ses oeuvres colorées, sa production s’inscrit dans la voie ouverte dès le XIXe par Vassily Kandinsky. On pense ainsi à son contemporain américain, Leonard Nelson, repéré par Peggy Guggenheim dans les années 40 pour représenter l’avant-garde de l’expressionnisme abstrait new-yorkais ou au belge Pierre Alechinsky, membre fondateur du groupe Cobra, représenté aujourd’hui par la Galerie Lelong.
Leonard Nelson (1912 - 1993)
De nombreuses oeuvres de Françoise Cauvin sont également très proches de celles de l’artiste hollandais Corneille (Guillaume Cornelis van Beverloo), né quelques années avant elle, et dont les oeuvres font récemment l’objet de multiples rétrospectives en France et à l’international.
Corneille (1922- 2010) - Extraits
On retrouve également dans le travail de Françoise, l'état d’esprit des débuts de la figuration narrative des années 60 qui posera les bases de la figuration libre des Combas et Basquiat. Son travail évoque par exemple, les petites histoires très colorées de Jan Voss, mêlant des animaux, des personnages, des végétaux qu’il superpose, additionne, entrecroise…
Jan Voss (1936 - XX)
Sauf qu'à l’inverse de tous ces artistes masculins, Françoise Cauvin marque profondément l’ensemble de ses oeuvres de sa féminité. L’objet, le sujet, est féminin. Le trait est féminin. La phrase est féminine.
Moins onirique que Chagall, elle en subit pour autant l’influence. Surtout de par les thématiques : l’enfance, qu’elle évoque comme lui d’une façon heureuse, le monde animalier omniprésent, le couple qui se fond en un seul être, la fascination pour les artistes du cirque… mais également le rythme de la toile et le mélange du dessin symbolique, stylisé, et de la couleur contrastée. Picasso disait de Marc Chagall : « Je ne sais pas d’où il sort ces images ; il doit avoir un ange dans la tête », et c’est un peu le sentiment que l’on ressent face aux œuvres de Françoise Cauvin, un foisonnement et une féérie qui s’égrènent au fil des œuvres.
Marc Chagall (1887 - 1985)
Entre abstraction figurative et figuration libre, surréalisme ou même art brut... Françoise Cauvin déambule au gré de son envie en traversant les multiples courants artistiques de son siècle.
Oeuvres figuratives - Acrylique, Gouache sur papier
Françoise Cauvin-Monet
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